Codifié en 2000 et constitutionnalisé en 2004, le droit de l’environnement regroupe l’ensemble des règles juridiques qui ont pour objet la protection de l’homme et de la nature. La discipline passe pour être récente, née au cours des années 1960 et surtout 1970, à la suite d’une succession de créations institutionnelles et de résolutions européennes et internationales. C’est à cette époque que le terme environnement est régulièrement employé, jusqu’à se substituer progressivement – mais sans l’éclipser pour autant – à celui de nature. À la sortie des « Trente Glorieuses », les travaux des juristes universitaires témoignent d’un intérêt accru porté à ce domaine de recherche. En 1973, Jehan de Malafosse publie un ouvrage pionnier : Le droit à la nature. Le droit de l’environnement, aménagement et protection. Considéré comme l’un des « fondateurs » du droit de l’environnement, l’auteur veille également à souligner, dans plusieurs contributions, les racines historiques de ce nouveau droit. Il ouvre un vaste champ de recherche.
Pendant longtemps, la nature a été affectée au service des besoins humains : elle était protégée en raison de son utilité et non pour elle-même. À partir de la seconde moitié du xviiie siècle et, surtout, du xixe siècle s’opère un changement de perception des préoccupations environnementales. Le discours scientifique fait prendre conscience de la valeur intrinsèque de la nature et insiste sur sa protection et sa conservation – tant sur terre que sur mer. L’ensemble des mesures adoptées depuis le début du xixe siècle préfigure et prépare la reconnaissance officielle et les évolutions considérables, à partir du dernier tiers du xxe siècle, qui vont jusqu’aux controverses récentes sur les droits reconnus aux entités non humaines.
Qualifié de « notion caméléon » (M. Prieur), de « droit-maïeutique » (J. Morand-Deviller), de « droit foisonnant » (L. Fonbaustier) ou encore de « droit rhizomatique » (P. Legal), l’environnement se situe à la jonction des disciplines juridique, historique, épistémologique et anthropologique, et se prête à des interrogations multiples. Cette dimension comparée et transdisciplinaire invite les chercheurs à proposer leurs analyses dans une perspective large dans le temps et les champs d’études.
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